La Bourse du travail

Diagnostic patrimonial

Lyon 3e arrondissement

Dans le cadre d’une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour la programmation architecturale et technique des opérations de réhabilitation de plusieurs bâtiments, la ville de Lyon nous a confié la réalisation d’un diagnostic patrimonial de la Bourse du travail portant d’une part sur les menuiseries et d’autre part sur la mosaïque de la façade et l’atrium.

Nous avons réalisé l’inventaire et la critique d’authenticité des menuiseries en place et proposé des solutions d’améliorations thermiques en cohérence avec la valeur patrimoniale de l’édifice lorsque cela était possible. Une étude de la mosaïque avec inspection à la nacelle a permis de réaliser un état sanitaire et de proposer les interventions nécessaires à sa restauration.

Maîtrise d’OuvrageVille de Lyon
Maîtrise d’Oeuvre Périscope architecture
Étude et diagnostic des peintures murales et bas-reliefs : In situ Conservation
Bureau d’étude structure : Siradex
AMO : Flores
Protection : ISMH (Fiche Mérimée)
Surface : sans objet
Coût : 500 000 € H.T.
Calendrier :  juin 2023

Bourse du travail

La naissance, des Bourses du Travail en France se situe à la fin du siècle dernier. Celle de Lyon intervient après celles de Paris et Nîmes (1827), de Saint-Etienne (1889), de Bordeaux, Aix-en-Provence et Montpellier (1890). La ville de Lyon rejoint le peloton de tête en 1891 dans l’ancien « théâtre des variétés » au 39 cours Morand (l’actuel cours Franklin Roosevelt), en même temps qu’Agen, Cholet, Tours et Cahors.

Les relations entre la municipalité et les syndicats sont tumultueuses pendant plusieurs années entraînant des fermetures de la bourse du travail et suppressions des subventions. Édouard Herriot, nouveau maire de Lyon, comprend la situation et calme enfin le jeu. Il rétablit la subvention, rouvre la Bourse en février 1906. Les locaux de la Bourse cours Morand étant exigus et de plus en plus délabrés le bureau de placement est transféré au Palais de la Mutualité (actuelle place Antonin Jutard) dans le 3° arrondissement.

Édouard Herriot veut alors construire un bâtiment neuf pour abriter la Bourse du Travail mais, la guerre de 14-18 repousse les échéances. Au milieu des années 1920, la ville de Lyon lance un appel à projet pour la création d’une nouvelle bourse du travail où les syndicats de la ville pourraient siéger. Tony Garnier est le premier à proposer un projet ambitieux et coûteux, qui ne sera pas retenu.

C’est ensuite que Charles Meysson (1869 – 1947) proposera le projet de la Bourse du Travail telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Les fonds débloqués en 1930, sur fond de crise économique et politique profonde (chômage massif, grèves, instabilité…), permettront aux syndicats d’y siéger à partir de 1934.

« La vie embellie par le travail » est le titre que Ferdinand Fargeot propose pour la mosaïque qu’il a réalisée pour la façade de la nouvelle Bourse du Travail, place Guichard.

Mosaïque de Ferdinand Fargeot réalisée en 1936, se trouvant sur la façade sud de l’édifice

La mosaïque de la Bourse du Travail fait l’objet d’une commande directe. Dans un courrier adressé au maire de Lyon, daté du 21 septembre 1932, l’architecte Meysson présente ainsi la candidature du peintre : « J’ai l’honneur de vous soumettre la proposition de désigner, dès à présent, directement, un artiste qualifié pour étudier, sous ma responsabilité, la grande frise décorative de la Bourse du Travail, place Guichard […]. Connaissant bien M. Ferdinand Fargeot, par ses œuvres à Lyon et à Paris […] je vous demande de me l’accorder pour collaborateur. »
La mosaïque est placée sur la façade ouest de la Bourse du Travail, de la fin du mois de juin à la mi-juillet 1934. Plus de trente personnes issues de l’atelier parisien du mosaïste Gaudin ont posé, sur un revêtement en ciment, plus de mille petits cubes de grès de couleur du meilleur choix.

Élévation principale de la bourse du travail

Enfin, l’étude patrimoniale de l’atrium a mis en avant les modifications qui ont été réalisées tout au long de la vie de l’édifice. Nous avons également procédé à des mesures d’éclairement pour vérifier les aspects réglementaires en conditions réelles. Au regard de ces constats, nous avons donné les orientations à suivre pour une mise en valeur de l’atrium et la mise en accessibilité de l’étage inférieur.

Bourse du travail
Bourse du travail

Vue atrium depuis un palier de l’escalier Est.

Escaliers à deux volées droites constitués d’une volée centrale et d’une volée double parallèle entre l’atrium et le promenoir